Musette !

Musette !

Les Amis du Rétro, à Brive , avec Amandine Musichini , avril 2023

21 x 21 cm - 250 euros

 

 

Amandine Musichini et Lionel Belluard sur scène Festival du piano à bretelles 

Brive, 14 avril 2023, 280 euros

 

Mais revenons au Festival du piano à bretelles.


Pour la première fois à Brive avec un succès indéniable, à l’Espace des trois provinces ils y étaient tous :  les aficionados de la rumba, du passo, du tango j’en passe et des meilleures — comme disait une dame les sourcils froncés d’impatience : « Ah la polka ! Quand même!!! » et de se lancer sur la piste aux premières notes dans les bras de son cavalier en faisant virevolter sa robe comme une jeunette du front populaire. Les jambes claires et mouvantes des femmes apparaissent, gracieuses et rythmées derrière les plis du pantalon de Monsieur, décontracté mais élégant : et vas-y que je glisse Marinette !  Chaussures fines et talons hauts pour elle, bien cirées pour lui, cambré même avec un petit bedon sous la belle chemise blanche, bedon non exagéré et qui passe très bien vu la prestance virile indéniable !

 

C’est à quatre ans qu’à Noël, Lionel Belluard, le savoyard venu avec toute sa famille, reçoit un accordéon, maman faisant partie d’un groupe folklorique. 
Son premier professeur ne l’emballe pas, mais il est doué et apprend bien les bases avec elle. Lorsqu’à dix ans il rencontre le second, Robert Laurent, le musette le prend dans ses bras. Première scène à quatorze ans et c’est parti : «  la joie de faire danser les gens »... Ça ne l’a pas empêché d’obtenir son bac pro au lycée hôtelier de Challes-les-Eaux.

 

Lionel Belluard petit garçon

 

Amandine Musichini

 


Ce qui me sidère chez eux tous c’est le naturel et la simplicité, l’aisance apparente du jeu… pourtant j’ai essayé… eh bien je vous jure c’est pas fastoche, c’est lourd, on ne voit pas les touches, y’en a à droite et à gauche ! Il faut gérer le soufflet… En fait, comme le casque des pompiers, tant qu’on l’a pas mis on se rend pas compte du poids ni de tout le reste !

 

Dans la danse le dessin le chant le patinage artistique le trapèze volant, et même pourquoi pas la chirurgie ou la conduite automobile, la règle est la même : l’effort, le travail, les grimaces, l’air inspiré on les laisse à l’entrainement et dans les vestiaires ! Tout semble magique lorsqu’on a à faire à des « vrais ». Un bon metteur en scène n’est-il pas celui dont on oublie musique montage cadrage prise de vue, pour se fondre dans l'histoire en oubliant la technique dont il est pourtant indispensable qu’elle soit parfaite? Ceux qui font des discours en fronçant des sourcils ne sont pas sincères, mais écoutez Gaston Bachelard ou Lucien Jerphagnon : la Joie les illumine, on comprend tout, « ça coule de source ». Le vrai talent coule de source mais derrière, derrière… il y en a du boulot, des larmes et de la persévérance.

 

> Mambo Brigitte Bardot et Dario Moreno, 1 mn 18

 

Grand bal populaire dans le nord ,  réalisé sur place pour L’Express
6 numéros spécial été : Les Provinciaux d’Alain Schifres, 1991 - 46 x 54 cm - 600 euros

 

Amandine Musichini, qui porte bien son nom, le résume parfaitement en déclarant à la Presse (en l’occurence Bibi ) lorsqu’elle répond à la question,« et si vous deviez résumer votre parcours d’accordéoniste ? » : « Je m’éclate ». Et ça se voit Amandine ! À dix ans, boudant la batterie et le violon, elle choisit l’accordéon pour faire plaisir à sa grand mère, qui en a bien profité. Se joignant aux danseurs avec espièglerie lors de ses pauses, les musiciens se relayant jusqu’à minuit, la pétillante moulinoise reconnait qu’un dos d’accordéoniste ça en voit de toutes les couleurs ; en tous cas elle reste sexy et drôle et ses bras harmonieusement musclés feraient pâlir les fashion victimes accros des salles de sport avec coach perso.

 

Et pour finir je vous présente Christine dont la grâce aérienne, non exempte d’une énergie de gamine à la fête et dont l’abondance de cavaliers m’avait interpellée… « non non je ne suis pas danseuse ».  « Ha bon pourtant on dirait bien… », elle fini par m’avouer : «  ha oui mais mes parents allaient à tous les bals de Juillac, à douze ans je dansais la valse et le paseo… ». Bravo à tous et merci pour la Vie, la Joie et la Jeunesse que vous dégagez tous!

 

Une pensée émue pour Pascal Sevran dont Jacques et Lucette mes parents ne manquaient pas une émission. Ayant bien aimé son autobiographie je lui avais écrit. En réponse, j’ai reçu une chouette lettre sensible, attentive et touchante. Là-haut je suis sûre qu’il y a du Musette !

 

 

Carte de vœux 2003 du Musée des Arts Forains : soirée Samba - détail
Dessin entier 36 x 51 cm - 450 euros

 

L’accordéon de Lionel , avril 2023

21 x 21 cm - 300 euros